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Je vous raconterai comment la cosmétique que j'aime réveille la peau, bouscule nos certitudes, nous amène à nous découvrir et à élargir notre vision du monde

Le savon à froid vu par l'Esperluète et sa créatrice Maud Siegel

10 Juillet 2018 | Par Élise | Créateurs d'aventures

Le savon à froid vu par l'Esperluète et sa créatrice Maud Siegel

Le Savon saponifié à froid, un savoir-faire & un art de vivre

L'ESPERLUETE (&) est une jolie marque artisanale et alsacienne qui vient d'entrer dans l'univers Terrasens, une vraie aventure cosmétique ! J'ai posé quelques questions à Maud Siegel pour partager avec vous sa passion du savon saponifié à froid et de la cosmétique du futur : éthique, locale, d'une naturalité absolue.

Êtes-vous tombée dans le chaudron magique du savon quand vous étiez petite ?

Non, avant de faire mon propre savon, j’étais une grande adepte des gels douche dont l’odeur me faisait voyager chaque matin. J’avais essayé le savon de Marseille et le savon d’Alep pour mes problèmes de peaux et outre le fait que je n’aimais pas trop leur texture, j’avais la peau qui tiraillait à chaque utilisation.

Et puis un jour ma mère, naturopathe, me parle de l’huile de Calophylle Inophyle. À l’époque, ce n’était même pas prononçable pour moi… J’ai fait mes petites recherches sur internet et j’ai découvert, il y a bientôt 10 ans, la cosmétique maison. Je me suis très vite passionnée pour la chose.

Au fil de mes lectures, j’ai appris que l’on pouvait faire du savon par saponification à froid. Il paraissait que c’était « génial » mais avec ma petite expérience sur la question, j’en doutais un peu… Néanmoins, j’en parle autour de moi et on me rappelle que j’ai fait du savon en terminale. Je réponds que NON. Petit échange sur la question mais je reste campée sur mes certitudes. Aussi, je me dis qu’il faut que je teste pour en avoir le cœur net. 

(Note : un an plus tard, lors de ma formation pour devenir savonnière professionnelle, en voyant l’équation de saponification sur une feuille, de – douloureux – souvenirs de cours de chimie me reviennent à l’esprit).

En 2009, je m’équipe donc en quelques jours et je me lance dans ma « tambouille ». Depuis, les marmites ne m’ont plus jamais quittées ! D’une passion, j’ai créé mon métier.

Quelle est l'originalité de l'Esperluète dans ce petit monde de la savonnerie à froid, ce qui vous tient particulièrement à cœur de faire exister ?

Quand j’ai démarré la SAF (Saponification À Froid) en 2010, nous étions peut être 10 ou 15 artisans dans toute la France. Aujourd’hui, on doit être au moins 100 producteurs !
L’avantage de notre métier c’est qu’il y a autant de recettes que d’artisan, voir plus. Nous avons tous notre touche personnelle et je trouve que c’est cette diversité qui permet à chacun de nos clients de trouver son bonheur.

L'Esperluète est le symbole qui désigne la conjonction de coordination "et" ou "&", la figure du nœud et le symbole de l’union. Autrement dit, il s’agit d’un caractère typographique qui lie les choses entre elles. C'est toute cette dimension de lien que j'essaye d'insuffler à ma marque que ce soit vis-à-vis de mes clients ou de mes fournisseurs.
Il est important pour moi de remettre le lien au cœur de nos réflexions.

Chacun de mes produits est fabriqué à la main - avec amour - à Strasbourg. Je choisis méticuleusement tous mes fournisseurs en privilégiant un approvisionnement bio, local/ français et quand cela n'est pas possible, des filières en commerce équitable.

Mes produits sont également tous certifiés bio par Ecocert selon le cahier des charges Cosmos Organic et sous mention Slow Cosmétique.
Pour aller encore plus loin dans ma démarche, j’ai choisi il y a quelques mois de m’affranchir des tubes en plastique pour mes baumes à lèvres. Aujourd’hui, ils sont conditionnés dans des tubes en carton compostable.

Les plantes que vous avez choisies (chanvre, vanille, mandarine etc....) évoquent quoi pour vous ?

Mon choix de matières premières se fait selon plusieurs critères essentiels :

•    Pour les huiles et les beurres, et depuis peu pour les huiles essentielles, je privilégie des approvisionnements en local comme pour le chanvre, le tournesol, en France pour certaines huiles essentielles ou un approvisionnement direct du producteur ou en commerce équitable quand les plantes viennent de plus loin : huile d’olive d’un producteur tunisien, karité en commerce équitable du Burkina Faso…

•    La qualité des ingrédients est, bien sûr, au cœur de mes préoccupations. Généralement, travailler avec des producteurs permet d’avoir des matières premières d’une très grande finesse.

•    Bien évidemment, je privilégie aussi les productions bios. Si elles ne le sont pas, je m’informe sur le producteur et j’échange avec lui. Par exemple, l’huile de bourrache qui va arriver dans ma gamme vient d’un producteur français non bio mais produite dans le respect de l’environnement. J’ai fait ce choix car la plupart des huiles de bourrache bio proviennent de Chine.

Ainsi aujourd’hui, quand je compose mes formules, j’essaie d’avoir une vision globale et non pas uniquement axée sur l’aspect bio : du choix des matières premières à la fabrication, du choix de mes fournisseurs à celui des emballages.

Quelles sont vos sources d'inspiration et d'admiration dans la vie ? Quelles sortes de personnes ou projets vous touchent le plus  ?

Je suis souvent plus admirative des actes que des personnes. Plusieurs causes me touchent, de l’aide aux personnes en difficulté, à la protection de l’enfance en passant par la protection des animaux et de la nature.

Je suis touchée par l’engagement de certaines personnes et leur capacité d’abnégation. Ces figures connues comme Pierre Rhabi, Paul Watson ou Cédric Herrou… Mais aussi ces inconnus du grand public qui œuvrent chaque jour comme Valérie qui s’occupe des plus démunis à Strasbourg avec son association Strasbourg Action Solidarité ou encore Emmanuelle qui prépare des paniers de naissance pour de jeunes mamans isolées.


Votre citation préférée ?

En fait, j’en ai deux :

Côté parcours professionnel, même si c’est un « basic » : « Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends » de Nelson Mendela.

Et là seconde qui vient de Jacques Rouxel, créateur des Shadoks : « S'il n'y a pas de solution c'est qu'il n'y a pas de problème ». L’entreprenariat est un parcours semé parfois d’embûche. Souvent, il faut surtout savoir surmonter ses propres peurs et angoisses.

Cette dernière citation me permet de relativiser toutes les situations et de prendre du recul.

Un de vos projets à venir sur lequel vous travaillez ?

Un projet ? Je dirai des dizaines, je fourmille d’idées ! Ces dernières semaines, je me suis consacrée au déménagement de mon atelier de fabrication, ce qui a été compliqué à gérer puisque je travaille encore à mi-temps. Heureusement, je suis bien entourée par ma famille et mes proches qui sont venus prêter main-forte quand cela a été nécessaire.

Pour la suite, un projet de longue date : un savon de rasage, mais aussi un gamme de soin pour peaux matures / peaux sensibles / peaux à problèmes à venir. Comme je suis très méticuleuse sur le choix de mes matières premières, cela prend du temps.

 

Un petit mot ou message personnel pour les lecteurs du blog de Terrasens ?

Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »
Chacun, à notre niveau et selon nos possibilités, nous pouvons faire quelque chose pour rendre notre Monde meilleur, pensez-y...
Et lisez les étiquettes de vos cosmétiques !

Crédits Photos : © Maud Villa - www.maudvilla.com

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